20 octubre 2006

chez nadie

En esta casa que comparto con tu ausencia estamos ambos presentes y desperdigados. Hay paredes sucias con retratos y versos. Hay cutro muebles huérfanos y tres caducos. Hay tenedores inmaculados y platos vacíos. Hay música, informática y lectura. Hay una gata gruñona que habla con los muros. Hay techos inalcanzables como sueños.
Hay secretos, hay risas, hay llantos que no limpian ni llenan el espacio vacío. Hay huecos llenos de silencio. Hay faltas de ortografía en el discurso cotidiano. Hay cartas sin abrir que gritan por su liberacion. Hay páginas por escribir que oscurecen cada día. Hay un sol que entra y sale a su libre albedrío. Hay noches que cohabitan un conmigo sin ti. Hay proverbios que se cumplen y máximas que se deshacen. Hay ideas que permanecen en el congelador.



Dans cette maison où je cohabite avec ton absence nous sommes tous les deux présents et dispersés. Il y a des parois sales avec des portraits et des poèmes. Il y a quatre meubles orphelins et trois à feuilles caduques. Il y a des fourchettes immaculées et des assiettes vides. Il y a de la musique, de l’informatique et de la lecture. Il y a un chat grogneur qui parle avec les parois. Il y a des plafonds inaccessibles comme des rêves.
Il y a des secrets, il y a des rires, il y a des pleurs qui ne nettoient ni remplissent pas l'espace vide. Il y a des cavités remplies de silence. Il y a des fautes d'orthographe dans le discours quotidien. Il y a des lettres sans ouvrir qui crient pour sa libération. Il y a des pages pour écrire qui s’obscurcissent chaque jour. Il y a un soleil qui entre et sort à son libre arbitre. Il y a des nuits qui cohabitent un moi sans toi. Il y a des proverbes qui s’accomplissent et des principes qui se défont. Il y a des idées qui restent dans le congélateur.

3 Comments:

Anonymous Anónimo said...

Sublime cet emportement lent pour l'absence. N'enferme pas les mots dans le congélateur, ils perdraient leur accent. Ouvre les lettres, elles ne disent rien, elles aident. Ta maison est belle, elle exhale la poussière, la tienne.
Calliope

11:39 p. m.  
Blogger 3.14159... said...

Les mots se décongèlent sans micro-ondes, au naturel de la peau qui sent venir la chaleur. Les enveloppes s’ouvrent à la tiédeur des bougies vivantes, qui tremblent en sentant l’air venir mais qui tiennent le coup. Il le faut. Ma maison accumule des parois et des portes mais mon hypothèque reste à être celle de mon effort. Avec de l’aide. Sans laide.
Merci non-anonymus Calliope pour ces paroles. Décoration. Sens. Merci

11:59 p. m.  
Anonymous Anónimo said...

Il ne faut plus jamais tomber.
Calliope

12:52 a. m.  

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