08 noviembre 2006

gotera/ gouttière

Las cosas que decimos cuando callamos, el hueco de mi olvido en mi memoria, el fragmento de infancia sin abrir, las cenizas de los fuegos de ayer, el correo por llegar, los miedos por partir, los calendarios, los horarios con prisa, la infortunia perdida en cualquier parte, las lunas que contemplo en tus ojos, el germen de felicidad salvado del incendio de mi adolescencia, la locura al acecho, el pasado ladrando ante mi puerta, el exilio, los retratos, la lluvia, el desamparo, los discursos, mi barca a la deriva , el bramido del viento entre los árboles, el tiránico imperio del absurdo, el naufragio de las incertidumbres, el derrumbe de dioses y de mitos, las heridas que ya ni Dios nos quita, la pariedad que arrastramos sin remedio y sin querer remediarlo, la levadura que fermenta el pan, la ligereza del alivio. La autodestrucción que alcanza ya incluso al pesimismo.



Les choses que nous disons quand nous nous taisons, le vide de mon oubli dans ma mémoire, le fragment d'enfance sans ouvrir, les cendres des feux d'hier, le courrier qui va arriver, les peurs qui vont partir, les calendriers, les horaires pressés, l’adversité perdue n’importe où, les lunes que je regarde dans tes yeux, le grain de bonheur sauvé de l'incendie de mon adolescence, la folie aux guettes, le passé qui aboie devant ma porte, l'exile, les portraits, la pluie, l'abandon, les discours, mon bateau à la dérive, le mugissement du vent entre les arbres, l'empire tyrannique de l’absurde, le naufrage des incertitudes, l'éboulement de dieux et de mythes, les blessures que ni Dieu peut nous enlever, le dédoublement que nous entraînons sans remède et sans vouloir le remédier, la levure qui fermente le pain, la légèreté du soulagement. L'autodestruction qui atteint même au pessimisme.

3 Comments:

Anonymous Anónimo said...

"la légèreté du soulagement", oui, c'est de cela qu'il faut s'abreuver jusqu'à l'ivresse pour enfouir les idées noires sous des grammes de caresses et d'attention.
Tout doit guérir (slogan !), et lorsqu'enfin les plaies sont blanches, lorsqu'aucun spectre hideux n'aspire à les rouvrir, encore un peu étourdi, on peut s'asseoir sous le vent dans les bras de son amant. Les yeux contre les yeux, le temps suspendra son vol, le temps d'enchaîner deux coeurs qui battent déjà du même pouls.
K

3:02 p. m.  
Blogger 3.14159... said...

déserteur du bataillon des chargeurs de larmes, j’insulte comme je caresse les pierres du chemin, qui, comment dit le slogan, guérissent leurs propres blessures.

6:49 p. m.  
Anonymous Anónimo said...

Belle ambivalence.
Hurler un slogan
Pour s'en convaincre.

8:08 p. m.  

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