07 marzo 2007

Marsella/Marseille

Bendita maldita ciudad que me ha robado el instinto migratorio. Me apeé un inusualmente cálido día de noviembre. Poco importa que fuera jueves. El año 2003 agonizaba a las puertas de su muerte. Me paralizó la luz, en lo alto de las escaleras de la estación de Saint Charles, el miedo hizo una tregua. Me descorazonó la lejanía, en el desierto de la diferencia, cualquier grano de arena hubiera podido lastimarme.

Pero no lo hizo.

Se cerraron las nostalgias.

El desorden de su asfalto en armonía con mi paso desorganizado. La horma de mi presencia. Los insultos al pasado. Calles sin fronteras. Beldad en desuso. Sucios restos de vida en las aceras. Calles angostas, cicatrices urbanas

No hay sitio para la belleza en esta ciudad, la hermosura está en sus alrededores, apenas a un paso de la urbanidad, la naturaleza te escupe en plena cara. Las Calanques te conquistan la mirada. La lavanda el olor. El mistral paraliza tu tacto. Las gaviotas asaltan el sonido de tus latidos. El olor del mar despoja el cielo del paladar a jirones.

Y la paz. Descubrir un plano que traza la fisonomía de tu ser. Un horizonte que alinea en perfecta desorganización tus ideas. Un mar que centrifuga los charcos del corazón.

La anarquía de su gente puso fin al caos de mi labilidad. Corazones ardientes, bocas salvajes. Gritos llenos de silencios musicales.

Cuando, en un mi bemol de Brassens, descubrí la cripta hechizada de Hassan, no hubo remedio. El azar del amor hizo el resto. El RIP de mi lápida se transformó. Ya no conservo el apego de antaño. Ya no busco la guía de mis pasos. Ya no cierro con llave la puerta de mi razón. No persigo ya a Orfeo en mis noches. No lanzo más anclas trucadas. No escondo ases en mis mangas ni niebla en mi mirada.

No voy a caballo, ni siquiera en bicicleta. No nado entre dos mares. No hago caso a mi conciencia. No ordeno más pasos que los de mi sinrazón. Atropello mi pasado, escucho mis tristezas con la misma atención que atiendo a las risas de mi torpe ilusión. ¿Quién lo hubiera dicho? Un pedazo del mundo donde plantar los latidos de mi corazón.

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Bénie ville maudite qui a volé mon instinct migrateur. Je suis descendue un inhabituellement chaud jour de novembre. Peu importe si c’était un jeudi. L'année 2003 agonisait aux portes de son décès. La lumière m’a paralysé, tout en haut des escaliers de la gare de Saint Charles, la peur a fait une trêve. La distance m’a découragé, dans le désert de la différence, n’importe quel grain de sable aurait pu me blesser.

Mais il ne l'a pas fait.

Les nostalgies se sont fermées.

Le désordre de son asphalte en harmonie avec mon pas désorganisé. L’embauchoir de ma présence. Les insultes au passé. Des rues sans frontières. De la beauté en désuétude. Des sales restes de vie dans les trottoirs. Des rues étroites, des cicatrices urbaines

Il n'y a pas d’emplacement pour la beauté dans cette ville, la beauté est dans ses alentours, à peine un pas de l’urbanité, la nature te crache en plénière figure. Les Calanques te conquièrent le regard. La lavande le parfum. Le mistral paralyse ton tact. Les mouettes assaillent le son de tes battements. Le parfum de la mer dépouille le ciel du palais en le mettant à lambeaux.

Et puis, la paix. Découvrir un plan qui trace la physionomie de ton être. Un horizon qui aligne dans une parfaite désorganisation tes idées. Une mer qui centrifugue les flaques d'eau du coeur.

L'anarchie de ses gens a mis fin au chaos de ma labilité. Des coeurs ardents, des bouches sauvages. Des cris pleins de silences musicaux.

Quand, dans un mi bémol de Brassens, j'ai découvert la crypte envoûtée d’Hassan, il n'y a eu plus de remède. Le hasard de l'amour a fait le reste. L’inscription de ma pierre tombale a été transformée. Je ne conserve plus l'attachement d’autrefois. Je ne cherche plus le guide de mes pas. Je ne ferme plus à clé la porte de ma raison. Je ne poursuis plus à Orphéon dans mes nuits. Je ne lance plus des ancres truquées. Je ne dissimule plus des as sous mes manches ni du brouillard dans mon regard.

Je ne marche pas à cheval, ni même en bicyclette. Je ne nage pas entre deux mers. Je ne fais plus cas à ma conscience. Je n'ordonne plus d'autres pas que ceux de mon iniquité. J’écrase mon passé, j'écoute mes tristesses avec la même attention dont je m'occupe des rires de ma maladroite illusion. Qui aurait pu le dire ? Un morceau du monde où semer les battements de mon coeur.

6 Comments:

Blogger 3.14159... said...

Cet commentaire c'est pour toi, K, Pour une fois les muse se déshabillent sans pudeur... tu sais bien de quoi je parle

8:57 p. m.  
Blogger JeJo said...

No me gusta ser reiterativo, por eso no comento muchas veces ...
Pero te leo siempre.
Y es un placer hacerlo. (ya pequé)
Si hubieras narrado esta historia en tercera persona, sería un cuento genial.
Pero así como lo narras, es más perfecto aún, porque se potencia lo que sientes. Y eso es genial.

Un abrazo.

10:17 p. m.  
Anonymous Anónimo said...

le mistral paralyse ton tact, j'aime beaucoup cette phrase,
"la mer qui centrifugeuse "tu pourrais mettre
qui centrifuge ,
bien ce texte, bien.

11:09 p. m.  
Anonymous Anónimo said...

Il n'y a pas d'impudeur à poser son sac, mon amie la muse. Tu garderas en mémoire, je l'espère, le visage de cette belle urbaine qui te reçoit avec ses estaminets, et ses noctambules... tu sais bien de quoi je parle.
K;o)

7:39 p. m.  
Blogger 3.14159... said...

Merci pour la correction !!!!

Oui, K, ce visage je le garde malgré la prosopagnosie...

Gracias a todos por vuestra aportación.

Pi

3:40 p. m.  
Blogger alejandrapiam said...

no vuelvo a Marsella nunca más, me recibieron los guarenes, pagué mi billetera por dos cervezas, ni un edificio me quiso dar la bienvenida,a Marsella no vuelvo nunca más.

4:25 a. m.  

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